Voyage en Norvège en solo [03.11.2019 : Tromsø & Aurores Boréales]

Réveil très matinal à 6H, mon vol pour Tromsø étant à 10H, et j’aime bien être à l’avance, vous le savez hein ? Ma valise est fin prête, je pars prendre le petit-déjeuner comme hier puis remonte pour récupérer mes affaires.

Lors de mon check out, la personne à la réception me demande si j’ai consommé les bouteilles d’eau indiquées « offertes à nos membres ». Ben oui…. Il s’avère qu’elles sont payantes sauf si on est membre Radisson Blu. Devant mon air interloqué on me demande si je suis membre, je réponds que non pas encore. On me dit alors qu’il faut soit m’inscrire maintenant, soit payer les bouteilles…. Je rempli finalement le papier d’inscription, j’aurai fini par le faire tôt ou tard mais c’est une pratique assez étonnante. Mon dernier passage en Radisson Blu m’avait pourtant fait meilleure impression et possédait des bouteilles d’eau gratuites.

En 5 minutes je suis à l’aéroport, le hall des arrivées est désert mais en regagnant l’étage des départs, il y a finalement un peu plus d’âme qui vivent.

Je vois mon vol pour Tromsø qui aura pour terminus la ville de Longyearbyen dans l’archipel norvégien du Svalbard, encore plus au nord que Tromsø .

Je rejoins les guichets de SAS, ayant déjà fait le check-in online la veille, j’ai le droit d’y accéder pour déposer mon bagage. Des automates sont à disposition pour ceux qui n’ont pas fait leur check-in.

On me délivre mon boarding pass et en quelques minutes ma valise est enregistrée. Direction le PIF non loin de là. Le temps estimé est de 10 minutes mais j’irai beaucoup plus vite.

Côté airside, les portes se séparent en deux partie, celle pour les vols internationaux et celle pour les vols nationaux. Me concernant, c’est du côté des portes nationales que je vais m’installer.

Je passe mon temps en regardant les vols au départ et ma porte s’affiche finalement à 8H30. La porte A8 est non loin de là. Les sièges sont presque tous disponibles, les gens n’arriveront que bien plus tard. Les PNC arriveront quant à eux sur place à 9H30.

Je constate que les gens ne sont pas plus habillés que ça pour partir à Tromsø, ça me rassure un peu.

Bizarrement, l’heure tourne et aucun avion n’est là. L’embarquement prend du retard mais aucune information n’est donnée.

En attendant l’embarquement je discute avec l’organisme Tromsø Villmarkssenter pour la balade en chiens de traîneaux de Lundi. On me dit que la balade est bien confirmée car il y a beaucoup de neige. Yes !

Finalement, l’appareil arrive et on embarque enfin. Les priorités sont respectées mais les concernés ne sont pas nombreux.

Je prends place en 7A et encore une fois, le hublot est décalé, décidément ! Le vol sera complet aujourd’hui, les coffres à bagages sont remplis de manteaux.

Le commandant de bord prend la parole et nous indique qu’en raison d’un problème technique, nous aurons un léger retard. Je reçois effectivement des mails et des notifications de SAS concernant l’heure de départ qui est décalée de 10 minutes toutes les 10 minutes.

La passerelle revient, des techniciens montent à bord, puis la passerelle repart, cette fois ça sent bon !

Il est 10H35 quand le pushback à lieu, nous restons encore 5 minutes arrêté avant de partir au roulage. Les consignes de sécurité sont en version audio uniquement, les PNC ne font que le strict minimum en montrant la fiche de sécurité.

Nous décollons finalement à 10H40 dans le ciel bleu d’Oslo.

Au bout de 5 minutes, nous arrivons à notre altitude de croisière. Nous sommes tout de suite encerclés de nuages mais rapidement, les beaux paysages prennent le dessus.

Il y a beaucoup de neige et de montagnes énormes, on se croirait au-dessus du Groenland.

La chef de cabine prend la parole et nous invite à lire le menu disponible alors que le chariot commence à arriver. Il est 11H et les passagers de Business ont le choix d’un menu alors que nous, n’avons le droit qu’à une boisson (thé, café ou eau) gratuitement.

Quelques turbulences minimes accompagneront ma boisson pendant que dehors, les paysages défilent, j’en ai le souffle coupé.

Nous sommes finalement débarrassés à 11H55 et le début de descente est annoncé juste au même moment. On nous prévoit une descente 15 minutes après, nous ne sommes donc finalement pas tant en retard que ça. L’hôtesse nous annonce de la neige au sol à l’arrivée, je commence à flipper !

Le commandant indique par la suite que tout le monde doit descendre de l’avion, et ceux devant poursuivre vers Longyearbyen devront rembarquer en porte 20 après un contrôle d’identité.

Nous arrivons au parking à 12H15 comme prévu après un court roulage, et heureusement directement au contact.

Le parcours dans l’aéroport est très rapide, le terminal des arrivées ne comporte que 2 tapis bagages nommés… 3 et 4. Bizarre. Ma valise arrive après un petit suspense, je suis rassurée.

Je m’équipe un peu avant de partir et j’arrive dans le minuscule hall. Le bus de l’aéroport est juste devant la porte mais je voulais absolument prendre les bus 40 ou 42 qui sont des bus de ville et qui coûtent moitié prix. Payer 5€ au lieu de 10€ pour arriver au même endroit, il n’y a pas photo ! Pour accéder au bus de ville il suffit de prendre l’ascenseur jusqu’au -1 et de traverser le parking, en quelques minutes c’est fait.

Il y a de la neige partout, je chausse dès maintenant mes crampons et le bus arrive tout juste.

La descente vers le centre-ville nous fait traverser des paysages magnifiques, les sapins enneigés laissent place aux montagnes, et enfin nous commençons notre descente sur Tromsø. Le bus me laisse dans le centre-ville à 300m de mon hôtel.

A 13H10, je suis déjà devant mon hôtel, le Scandic Grand Tromsø . Petite galère, il faut monter des escaliers pour arriver à la réception. La rampe était un peu plus loin et je ne l’ai pas vu, je grimpe finalement les quelques marches avec toutes mes affaires.
Je sais qu’il est encore très tôt, la chambre n’était disponible qu’à 15H mais je tente quand même. On m’annonce que ma chambre est déjà disponible, tant mieux ! On m’indique également que pour le petit-déjeuner il faudra y aller tôt car l’hôtel est complet cette semaine. Hummm ouai….

Je rejoins ma chambre située au 3ième étage et défais un peu mes affaires.

A 14H, je décide d’aller faire un tour dans les environs. Entre mes crampons et mon bâton j’espère ne pas me casser la figure.
Je me rends devant la cathédrale de Tromsø, pas la Cathédrale Arctique mais la cathédrale de Tromsø. Les couleurs sont magnifiques et avec la neige on dirait vraiment un paysage de Noël.

Les trottoirs des rues principales sont déneigés mais c’est une minorité.

Ailleurs, il peut y avoir pas mal de neige, seules les routes sont bien aplaties. Je fais un peu le tour des environs et arrive devant le port. Le centre-ville est vraiment tout petit, on en fait rapidement le tour à pied. Les petites maisons s’enchainent et enfin, la mer. Le Hurtigruten est à quai, il s’agit d’un grand ferry qui fait escale dans les fjords de Norvège, et va jusqu’au Cap Nord. Pendant ce temps, dans les montagnes, le soleil décroit. Il fait d’ailleurs relativement dégagé ce soir, les prévisions sont assez bonnes pour tenter d’apercevoir une aurore.

Sur le bord du quai, alors que je faisais des milliers de photos de ces belles couleurs nordiques, je croise une jeune fille qui semble attendre là avec sa GoPro. J’engage la conversation, elle est en train de faire un time lapse, c’est le seul soir qu’elle a eu avec un ciel clair, depuis 5 jours qu’elle est là, elle n’a eu que de la neige. Elle n’a pas vu d’aurore sur Tromsø mais grâce à une chasse qui l’a emmené en Finlande hier, elle a tout de même pu en voir une. Elle me racontait qu’elle avait -18°C hier soir lors de sa sortie, ça me rassure pas trop tout ça !

Je remonte vers la boutique de souvenirs de Tromsø mais je ne rentre pas pour l’instant, j’ai largement le temps pour acheter mes souvenirs. De plus, il s’agit d’une boutique traditionnelle, j’ai un peu peur d’aller voir les prix !

La lumière diminue de plus en plus et moi j’en profite pour aller faire quelques achats pour avoir de quoi manger ce soir dans le bus. Je m’arrête chez Joker, une petite épicerie. Les prix ne sont pas des plus rassurants mais je trouve tout de même de quoi me restaurer. Les 6 Babybels pour 6€, qui dit mieux ?

Je repasse devant la cathédrale qui sera mon point de repère durant tout mon séjour.

Il est 15H30 quand je reviens doucement vers l’hôtel. La ville est plongée dans le noir mais ça n’enlève en rien la magie de Noël qui plane dans l’air.

Je me repose un peu avant de préparer mes affaires pour ce soir. La grande expédition pour les aurores boréales est prévue à 17H45, je ne partirai que 15 minutes avant car je suis à quelques pas du lieu de rendez-vous.

Arrivée devant le port, plusieurs groupes et plusieurs bus sont déjà présents. Nous ne serons pas les seuls à partir en chasse.

Le bus de mon organisme, Chasing Lights, arrive à son tour et nous montons tous à bord. Nous faisons la connaissance de Bert (Belge) et Caroline (Allemande) nos guides du jour, et de notre super chauffeur qui va braver la glace pour nous conduire en toute sécurité à travers la Norvège, Mykola. Nous serons complet ce soir, un américain prendra place à côté de moi. Nous faisons connaissance et discutons un peu de nos attente de cette soirée.

Bert nous fait le briefing en insistant sur le fait que rien n’est jamais sûr, les aurores sont un phénomène naturel et parfois nous devons aller loin pour trouver des conditions optimales, et même là, rien n’est jamais sûr.

L’équipe sera en contact constant avec leur mini-bus et beaucoup d’autres personnes un peu partout dans la région afin de savoir où sont les meilleures conditions. Ce que nous allons surtout devoir chercher c’est un ciel clair et dégagé de tout nuage. Nous prenons la route pour un fjord situé non loin de la ville dans un premier temps, les prévisions estiment un ciel clair, mais encore une fois, rien n’est sûr, il faudra voir sur place.

Au bout d’une grosse demi heure de route avec la super playlist du bus (merci les années 80, tout le monde adore !) nous arrivons à Laksvatn, le ciel est complément dégagé. Nous descendons au bord de l’eau en pleine nuit, aidés par les lumières de nos guides qui nous frayent un chemin dans la neige.

Nous prenons un instant pour regarder les étoiles sous les explications de Bert, et faisons quelques photos de groupe. En attendant une quelconque activité solaire, nous faisons des portraits au bord du fjord, en pleine nuit, grâce aux appareils de nos guides. Nous sommes là depuis plus d’une heure, il fait -5°C. Pour nous réchauffer, Bert nous apprend quelques mouvements afin de faire circuler le sang dans les jambes et les bras. Ayant besoin d’un partenaire pour ce faire, je discute avec une jeune fille du même prénom que moi, Laura, et apprend au bout de plusieurs minutes de conversation avec elle qu’elle est Française expatriée au Pays-Bas et venue en solo pour quelques jours à Tromsø. Nous discutons un peu pour faire passer le temps, alors que de gros nuages viennent obscurcir le ciel.

Après avoir pris des infos auprès des ses pairs, Bert décide de changer de cap, nous aurons sûrement plus de chance ailleurs. Nous roulons encore un petit moment jusqu’à arriver à Tamokdalen. Bert nous prévient, étant plus dans les terres, les températures vont chuter ! Effectivement nous voyons les températures affichées dans le bus descendre jusqu’à -15°C. Lorsque nous sortons, il fait -13°C. Je ne saurai pas le décrire mais c’est un froid un millier de fois pire que -5°C.

Bert teste quelques endroits et voit une faible lumière verte qui commence à émaner derrière une ligne d’arbre. Le ciel étant en plus, parfaitement dégagé, c’est l’idéal. Nous restons donc là !

Au bout de 30 minutes je ne sens plus mes doigts dans mes gants et impossible de me réchauffer. Au moment où je tente d’ouvrir mon sac pour attraper une chaufferette, ma copine de la soirée Laura me dit qu’il y a quelque chose qui bouge là haut. Je lève la tête et teste avec mon appareil : positif, c’est bien vert. J’installe rapidement mon trépied et nos deux guides font de même. Le spectacle commence !

Nos guides commencent à prendre tout le monde un par un devant cette petite aurore qui se dessine. Elle s’agrandit ensuite et ressort même rougeâtre sur certaines de mes photos, quel moment magique ! Nous restons là à la regarder danser légèrement (tout en appuyant sur le bouton de l’appareil bien sûr), c’est intense !

Elle ne durera malheureusement pas très longtemps et quelques minutes après avoir terminé les portraits, elle disparaitra.

L’équipe lance un feu de camp à côté du bus en bord de route. Nous nous réchauffons devant ce feu tout en savourant un chocolat chaud et quelques cookies. Bert et Caroline nous partagent quelques histoires et nous faisons tous plus ou moins connaissance. Malgré les -13°C, c’est un moment fort agréable.

Nous remercions chaleureusement nos guides pour cette jolie soirée et nous remontons dans le bus. Bert nous dit que nous allons rentrer vers Tromsø mais si sur le chemin il y a un ciel clair nous retenterons notre chance ailleurs. Il est minuit, nous avons 1H30 de route pour rentrer. Finalement après un petit arrêt, les tests ne sont pas concluants, nous rentrons donc directement à Tromsø.

Dans le bus, la musique a fait place au silence et la lumière s’est éteinte. Je parviens à m’endormir quelques minutes, ça sera la douce voix de Bert qui me réveillera à l’arrivée à Tromsø sur les coups de 1H45. Je fais une bonne partie du chemin jusqu’à la rue principale avec Laura, son séjour à Tromsø s’achève demain.

Il est presque 2H quand j’arrive enfin à mon hôtel, mon lit m’attend impatiemment pour une bonne nuit de repos. La nuit sera courte, j’ai eu beaucoup de mal à me réchauffer.

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