Voyage au Japon [08.08.18 : Hiroshima, Dôme de Genbaku, Parc & Mémorial]

Ce matin, levées à 8H30, nous nous préparons assez rapidement car nous partons pour Hiroshima. Nous descendons faire le check-out de notre chambre d’hôtel, c’est assez rapide, il n’y a plus rien à faire. L’accueil à la Japonaise se fait sentir dans chaque phrase et le personnel nous fait quelques courbettes respectueuses. On nous demande si nous voulons qu’ils appellent un taxi pour nous, mais ce n’est pas la peine. Je demande s’il pleut dehors, on me dit alors que oui, à cause d’un typhon. Pas de panique, je vous vois déjà venir ! Un typhon, ce n’est pas nécessairement des vents à 300km/h et des trombes d’eau. En l’occurrence là, une petite pluie fine tombait sur Tokyo. L’hôtel me dit que ce n’est qu’une fine pluie pour l’instant donc pas de soucis pour nous rendre à pied jusqu’à la gare. De toute façon, il ne serait pas possible d’appeler un taxi pour faire 1,5km donc nous allons nous y rendre comme on est venu : à pieds.

Nous sortons de l’hôtel, on nous remercie chaleureusement et nous partons, kway sur la tête pour moi et parapluie à la main pour Adélie. Au final, j’ai bien fait de sortir mon kway car la pluie s’est accentuée avant d’arriver à la gare et les gouttes sont devenues plus grosses.

Nous arrivons finalement devant l’immense gare de Tokyo Station et trouvons difficilement l’entrée. Nous allons au guichet pour acheter nos billets de Shinkansen et nous faisons très bien comprendre en Anglais. Il faut dire que j’avais la page de Hyperdia sur mon téléphone avec le trajet correspondant, il m’a suffit de la montrer au guichetier qui m’a très bien comprise. Je m’attendais à ce que ça soit plus compliqué !  Il s’exprimait dans un bon Anglais qui plus est. Le train que je voulais prendre, à 10H30 ne comporte plus 2 places côte à côté. Nous devrons donc être séparées, alors que celui de 10H40 nous permettrait d’avoir 2 places à côté d’après ce que nous indique le guichetier. On se dit que 10 minutes de plus ce n’est pas très grave, alors on prend finalement le train de 10H40. On nous indique où partira le train, le n° de la voiture et nos numéros de place. C’est tout à fait compréhensible par le commun des mortels.

Billets en main, le train est dans presque 1H donc nous avons le temps. Nous nous dirigeons tout de même vers les voies Shinkansen car j’avais vu qu’il y avait plein de petites boutiques pour s’acheter des bentos qu’on ne trouvait pas dans le reste de la gare.

Il faut savoir que dans les gares Japonaises il y a une zone « Shinkansen » réservée aux porteurs d’un billet pour le Shinkansen uniquement, il faut entrer son ticket dans le tourniquet pour pouvoir passer.
Nous allons tout d’abord nous prendre un petit déjeuner au Starbucks avant d’acheter un bento dans une boutique pour manger ce midi. Il y a un grand choix de Bento, petit, grand, frais, pas frais… même en forme de Shinkansen pour les enfants.

Il est l’heure de nous rendre au quai n°19 d’où partira notre train. Le numéro du train suffit à l’identifier sans comprendre les noms des villes non traduites qui sont affichées en dessous.

Le train est déjà là, c’est normal car il part de Tokyo pour se rendre jusqu’à Fukuoka, il desservira plein de grosses gares sur son passage, Kyoto, Osaka, Kobe.. et bien sûr Hiroshima, notre destination.

Nous marchons jusqu’à notre voiture et attendons à la queue leu leu derrière les autres passagers. Il vaut veiller à bien rester entre les lignes dessinées au sol, face à l’entrée de chaque voiture.  Soudain, les barrières protectrices du quai s’ouvrent et les portes du train également. Nous pouvons monter, et c’est dans un calme olympien que se déroulera cette scène. Moi qui prends énormément le train en France, c’est assez plaisant de vivre ça.

Le train est composé de 3 sièges + 2 sièges de front. L’allée entre les deux est juste immense, nous n’avons aucun problème avec les valises. D’ailleurs, j’avais hésité à passer par un système de transport de bagage (takkyubin) très connu au Japon parce que j’avais lu que les trains Japonais n’étaient pas forcément équipés pour accueillir les gros bagages (un peu comme en Corée quoi !). Les Japonais ne voyageant que très rarement avec des bagages. Finalement je constate qu’il y a quand même beaucoup de valises à bord du train, et certaines aussi grosses que les nôtres. Il y a même des racks à bagage au-dessus de nos têtes et ils sont assez grands pour que nous puissions mettre nos valises. Les sièges se sont pas très larges, mais l’espace pour les jambes est juste énorme ! Ils peuvent beaucoup s’incliner mais le dossier n’est pas très haut (pour nous, qui mesurons 1m60).

Tous les sièges sont dans le sens de la marche évidemment, grâce à un système qui leur permet de pivoter, ils ont été mis dans le bon sens lors de la préparation du train.
A la minute près, le train ferme ses portes et s’en va. Les retards étant quelque chose d’extrêmement rares au Japon. Si moi et ma poisse arrivons à mettre en retard le train ici, c’est que je suis vraiment une cause perdue !

Je suis côté couloir, Adélie est au milieu et un Japonais prend place côté fenêtre. Il a l’air d’avoir la cinquantaine et est très sympa. Il essayera d’engager la conversation avec nous en nous demandant d’où nous venons. C’est sûr que de voir deux lavabos aux yeux et cheveux clairs qui débarquent, ça fait toujours bizarres en Asie ! Haha !

Il essaye plusieurs fois de nous parler mais c’est un peu difficile, il ne parle pas du tout l’Anglais, alors on se comprend en faisant des signes. Il nous demande depuis combien de temps nous sommes là et où nous allons. On lui répond Hiroshima, lui il va jusqu’à Fukuoka, il a encore un long trajet devant lui. En passant à proximité du Mont Fuji, il nous fait signe en nous disant « yama, yama ». On comprend bien qu’il parle de la montagne mais nous n’avions pas réalisé qu’il s’agissait du Mont Fuji. En y réfléchissant, elle était tellement grande, je ne voyais pas ce que ça pouvait être d’autre sachant que nous n’avons quitté Tokyo que depuis 45 minutes. Effectivement, le vieux monsieur nous dit qu’il s’agit bien du Mont Fuji mais recouvert de brume. Il nous fait comprendre qu’il a déjà fait l’ascension. On échange via Google Translate et des images sur Internet, bon il y a mieux comme conversation mais il avait beaucoup envie de nous parler en tout cas, ça fait plaisir pour un premier contact avec le peuple japonais.

En voulant aller aux toilettes durant le trajet, j’ai découvert qu’il y avait deux types de toilettes (à la japonaise et à l’occidentale). Bizarrement, tout le monde fait la queue pour les toilettes occidentales. Haha !

Un chariot avec de la nourriture passe régulièrement dans les larges allées du train. Il propose des bentos et plusieurs gourmandises. Le train a marqué plusieurs arrêts jusqu’à Hiroshima, et dès que quelqu’un descendait du train, les sièges étaient remis à leur inclinaison initiale par un membre du personnel.

Quelqu’un est également passé avec un sac poubelle pour récupérer les déchets des passagers. Très pratique ! En même temps, il n’y a pas de poubelles dans les voitures.

Nous poursuivons notre trajet jusqu’à Hiroshima où nous arrivons à 14H40. Ces 4H de train m’ont donné l’occasion de rattraper mon retard sur mes résumés (oui encore).

Arrivées en gare d’Hiroshima, nous sortons de la zone Shinkansen et nos billets sont définitivement avalés. Oh non ! Je n’avais même pas eu le temps de les prendre en photo ! :(

Maintenant, nous devons acheter des pass 3 jours pour les transports, mais en sortant nous ne trouvons que le tramway directement. Je demande alors à un monsieur qui était dans son comptoir. Il va tout de suite demander à un de ses collègues de nous accompagner. L’homme nous accompagnera carrément devant la gare, au comptoir d’information, pour acheter nos pass 3 jours. Quelle gentillesse ! Je suis toujours scotchée mais il va falloir s’y habituer de la part des Japonais.

Nous prenons finalement le tramway, munies de nos pass, et arrivons rapidement à notre arrêt, 2 stations plus loin. Ici, on monte au milieu du tramway et on ressort près du conducteur en montrant son pass. On aurait aussi pu utiliser nos cartes SUICA mais le tarif pour 3 jours était plutôt avantageux. Le tram est très mignon et tout petit, on dirait un cable car de San Francisco !

L’hôtel se trouve à 300m de l’arrêt, il suffit de se rapprocher de la rivière non loin de là, que nous venons de traverser en tramway.

Le check-in se passe vraiment rapidement, une enveloppe à mon nom était déjà prête. On me demande si je souhaite le ménage dans la chambre. Si nous ne le voulons pas, nous avons le droit à 4 boissons offertes. Nous choisissons de ne pas avoir le ménage, car pour 3 jours tant que les serviettes sont changées, il n’y en a pas trop l’intérêt. On prend alors des boissons fraiches et montons dans notre chambre située au 5ième étage.

Après avoir déposés nos affaires et fait nos sacs pour la journée, nous partons en direction du Dôme de Genbaku. Ce dôme était à l’origine, le palais d’exposition industrielle de la préfecture d’Hiroshima. Lors du bombardement du 6 Août 1945, seul ce dôme est resté debout. Il a donc une place toute particulière dans la ville et l’histoire d’Hiroshima.

Nous faisons le tour du bâtiment puis traversons  un pont pour nous rendre vers le Parc de la Paix. L’endroit est ombragé et permet de se prélasser sur les bancs tout le long du chemin. C’est assez calme comme endroit, j’imagine ce que cela a pu donner lors du festival des lanternes 2 jours avant.

Sur la rive d’en face, on pense assister à une scène de crime (lol) mais non ce n’est que le tournage d’un film ou d’un clip qui monopolise plusieurs camions et une grande bâche bleue. (Ben quoi, ça aurait pu !). En tout cas la vue sur Hiroshima est très sympathique. Cette ville est vraiment à taille humaine et s’y balader après un long voyage est vraiment très agréable.

Dans le parc se trouvent de multiples décorations réalisées par des enfants ainsi que plusieurs mémoriaux en honneur des personnes disparues lors du fatidique 6 Août 1945.

Nous croisons des distributeurs de boissons et comme nous commencions vraiment à avoir soif, nous nous servons des boissons inconnues. Beaucoup sont au thé mais la plupart ont l’air très colorées et chimiques, ça ne donne vraiment pas envie.

Nous allons nous poser dans le parc durant une bonne vingtaine de minutes avant de nous rendre compte qu’on est en train de se faire dévorer par les moustiques ! J’en claque plusieurs sur mon bras avant de constater qu’il est trop tard, je me gratte déjà de partout. On est parties sans mettre d’anti-moustique, la bombe doit être en train de bien rire dans ma valise à l’hôtel…

Nous continuons à avancer dans le parc et tombons nez à nez face aux décorations mises en place pour la cérémonie du 6 Août. Des milliers de fleurs sont en train de cuire au soleil tout autour du cénotaphe depuis le quel nous pouvons apercevoir la flamme de la Paix allumée le 1er août 1964 et qui symbolise la lutte contre le nucléaire militaire. Il est indiqué qu’elle brûlera jusqu’à ce que toute « forme d’arme nucléaire soit éradiquée ». Cette flamme est entreposée là et brûle toute l’année. Dans l’alignement du cénotaphe et de la flamme, nous voyons également le dôme.

Plusieurs personnes viennent ici prier chaque jour, encore plus aux alentours de la date fatidique du 6 Août et les jours autour de la célébration.

Je voulais faire une belle photo dans l’alignement mais un touriste européen restera une bonne quinzaine de minute à mitrailler sans regarder la queue qui commençait à se former autour de lui. Je profiterai de quelques secondes pour immortaliser cette vue très graphique.

Nous avançons maintenant vers le Memorial de la Paix dont l’entrée est gratuite. On y trouve même un dépliant en Français ! C’est une excellente initiative.

Le memorial reprend toute l’histoire de Hiroshima depuis l’attaque fatidique de la bombe Américaine. Un peu à l’image du Musée du 9/11 de New-York, ce memorial permet de mieux comprendre le déroulement des faits mais est en même temps assez déroutant. Un mur entier permet de visualiser le visage des victimes, des adultes, des enfants, des bébés… Les images ne sont pas faciles à regarder.

Plus loin, un grand écran projette une vidéo avec les témoignages des proches de victimes racontant les effets de la bombe et de l’irradiation. Enfin, une bibliothèque remplie de livres est à disposition pour ceux qui veulent aller plus loin dans les recherches. Dans cette bibliothèque, plusieurs ordinateurs sont en libre-service pour écouter les témoignages de survivants. Nous en écoutons un chacun, chaque témoignage dure 20 minutes et des sous-titre sont disponibles dans toutes les langues.

Dans le mien, une vieille dame racontait l’horreur qu’elle a vécue à l’âge de 11 ans lorsque la bombe a retenti au-dessus de son école. Après 6 cancers elle est aujourd’hui considérée comme une survivante, un titre qui n’a pas toujours été facile à porter.

En sortant, nous nous reposons sur un banc du parc pour échanger sur les choses vues dans le Memorial et sur le commentaire vidéo que nous avions entendu. On décide ensuite d’aller manger dans un restaurant non loin de là.

L’accueil est trop sympa malgré le fait qu’il y ai marqué « ne parle pas anglais » devant, ça faisait un peu peur au premier abord mais la serveuse s’est plié en quatre pour nous servir. C’était vraiment très bon, et avant de partir, la responsable nous amène un bol de souvenir (des petites pochettes, des éventails, des portes clés…) et nous propose d’en choisir un chacune. C’est vraiment trop gentil !

Là où nous rigolons le plus, c’est lorsque nous devons aller aux toilettes, car ici, tout est très bas, nous devons baisser la tête du haut de nos 1.63m et 1.65m. Même pour se laver les mains, les éviers sont très bas, nous devons nous incliner. C’est assez drôle ! Je ne me suis jamais sentie si grande ! Haha !

Nous retraversons le parc pour voir s’il y a des éclairages près des décorations et du cénotaphe mais ce n’est pas le cas alors on ne traine pas plus longtemps.

Je profite de ce moment pour appeler Julien, resté en France pour ce voyage. Nous discutons en visio pendant notre balade pour rejoindre l’arrêt de tramway le plus proche.

Nous rentrons à l’hôtel sur les coups de 21H. Le pocket WiFi s’éteint à peine, il aura tenu quasiment 12H, on peut dire que c’est une bonne autonomie.

Après une bonne douche bien méritée, on terminera la soirée devant un petit animé diffusé sur la télé grâce à ma tablette et mon câble HDMI. Il faut bien savoir occuper ses soirées ! :p

A 23H30, c’est l’heure de se coucher, une longue journée nous attend demain à Miyajima.

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