Voyage en solo en Norvège [23.11.23 : Direction Tromsø & Musée des sciences]

Réveil très difficile à 5H ce matin. Mon vol pour Tromsø n’est qu’à 7H30 mais bien évidemment je serai à l’aéroport aux aurores, comme toujours (belle expression hein ?). J’avais pris le soin la veille de réserver un taxi pour 5H30, je n’ai donc pas à m’en inquiéter (enfin si, je m’inquiète de payer 30€ pour 5 minutes de route haha!). Je descends effectuer mon check-out et guette l’arrivée du chauffeur. C’est à 5H28 que je le verrai arriver, c’est parfait, il est à l’heure.

Nous arrivons devant l’aéroport à 5H35, tout comme à l’aller, le trajet est très rapide.
En descendant de la voiture je patine sur une plaque de verglas, mes crampons me manquant déjà, ça serait fâcheux que je me casse la figure les quelques secondes où je ne les porte pas.

S’il y a déjà quelques passagers dans l’aéroport, il n’y a en revanche aucun personnel. On y trouve juste 3 bornes pour récupérer boarding pass et étiquette bagage, ainsi qu’un tapis pour le drop off de la valise.
Les formalités sont donc rapidement expédiées.

Il est 5H45, je remarque qu’une petite queue s’est formée devant le PIF alors qu’il ouvre tout juste. Là encore, aucune difficulté malgré l’absence de file prioritaire, je me retrouverai airside 5 minutes après.

Il n’est que 5H50 lorsque j’arrive en salle d’embarquement. Face à moi se trouvent les appareils des 3 compagnies leader du coin, SAS, Wideroe et Norwegian.
Si Norwegian et SAS opèrent respectivement en Boeing et Airbus, Wideroe a un petit Dash 8 que je ne n’avais même pas vu sur le tarmac aux premiers abords.
Il y a 3 vols qui vont se succéder pour Tromsø en l’espace d’une heure, que ce soit en escale ou en destination finale.

La porte 21 est en train de se préparer pour l’embarquement. Il y a une personne en fauteuil roulant qui est accompagnée jusqu’à la porte de l’avion, ce qui prend un peu de temps. En tout cas ils ont vraiment bien géré la situation malgré la neige qui tombe à gros flocon dehors.

Il est 7H10 quand le boarding est annoncé. Évidemment tout se fait de manière autonome. Les groupes prioritaires sont les premiers invités à rejoindre l’appareil mais rien n’est vérifié. Il ne faut faire que quelques pas pour arriver à l’avion qui se trouve juste en face de moi. La passerelle est dépliée, il me suffit de monter à bord.
Les bagages sont toujours en cours de chargement à côté de moi. Le vol ne sera pas complet du tout, il y a beaucoup de places libres et c’est le cas à côté de moi. Il n’y a d’ailleurs personne au premier rang, c’est bizarre car sur l’application ce rang apparaissait complet.

A 7H25, le commandant de bord nous indique une durée de vol de 25 minutes jusqu’à Tromsø avant de continuer pour Oslo.
Nous allons prochainement partir en direction de la station de dégivrage alors qu’il neige délicatement dehors.

Le WiFi est fonctionnel mais payant. De toute façon pour si peu de temps de vol, aucune utilité, mais 39 NOK c’est un peu exagéré.
Les démonstrations de sécurité ont lieu, d’abord en Norvégien par l’équipage, puis en Anglais par une bande automatique.

La cabine est éteinte puis rallumée subitement alors que nous nous dirigeons vers le dégivrage. Je plains le type qui est dehors en train de s’occuper de ça, le pauvre.

Il est 7H50 quand nous décollons. Nous entrons dans les gros nuages de neige avant de partir en direction des fjords, plein ouest.

La chef de cabine prend la parole pour nous indiquer qu’il n’y aura pas de service jusqu’à Tromsø. Ah ben sympa… pourtant sur mon ticket SAS Plus le service est bien indiqué. Les avantages de prendre un tarif SAS Plus sur ce type de vol sont inexistants, heureusement que ce qui m’intéressait c’était uniquement les bagages et la possibilité d’annulation, sinon j’aurai franchement été déçue.

Quelques minutes après le décollage, la vue par le hublot se dévoile et est à couper le souffle. Les fjords se dessinent sur fond de ciel bleu foncé. Les montagnes enneigées donnent une impression de bout du monde. Je passerai littéralement 25 minutes le nez collé au hublot.

A 8H10, on nous indique que nous allons entamer la descente, notre arrivée est prévue dans 10 minutes. La lumière est rallumée dans la cabine, obstruant un petit peu la vue.
Les passagers se rendant à Oslo, sont invités à rester à bord durant l’escale à Tromsø.

Nous nous posons à 8H20 et serons au contact 3 minutes après à côté d’un appareil SAS d’une autre époque.
L’arrivée se fait au niveau des départs, il me faut donc à présent traverser cet aéroport que je connais déjà. Il y a beaucoup de travaux d’agrandissement dans l’enceinte de l’aérogare, ce qui m’oblige à descendre des escaliers dérobés pour rejoindre les arrivées et le tapis à bagages.

Pour rejoindre le centre-ville, j’opte pour le bus 42, situé juste devant l’aéroport. Il m’en coûtera le prix d’un ticket de bus standard que j’achèterai via l’application Troms Billett, pour 41 NOK.

En moins de 15 minutes, me voici dans le centre de Tromsø, non loin du Scandic Grand Hotel, où je vais passer mes 2 prochaines nuits.
Il est beaucoup trop tôt pour récupérer ma chambre mais je peux en revanche y déposer ma valise pour aller profiter de la ville jusqu’à l’heure du check-in. On me dit que ma chambre devrait être prête vers midi mais qu’à cela ne tienne, j’ai d’autres projets.

Le ciel est couvert ce matin, des chutes de neige sont prévues plus tard dans la journée. Je profite d’être dans le centre-ville pour aller refaire un petit tour dans les environs, 4 ans après. C’est drôle, j’ai l’impression d’être à la maison ! Toute la rue commerçante de Storgata est déneigée mais il n’y a pas tant de neige que ça, j’en avais eu beaucoup plus lors de mon précédent passage ici.

La Cathédrale de Tromsø se trouve toujours là, à deux pas de l’hôtel.

Je descends jusqu’au port, entouré par ses grandes montagnes. On y voit l’autre rive avec le téléphérique de Fjellheisen ainsi que la cathédrale Arctique. Je ne traverserai pas le pont cette fois-ci, mais s’il s’agit de votre premier séjour ici, ne ratez pas ces belles visites.

Après cette petite balade qui me rappelle de bons souvenirs, je rejoins un petit centre commercial afin de me retrouver au chaud quelques instants. J’en profite pour regarder l’heure d’ouverture de mon activité du jour. Je voulais absolument faire le Musée des Sciences de Tromsø (Northern Norwegian Science Center), situé sur le site de l’université, et vu que le temps est couvert aujourd’hui, cela me semble être une bonne option.

Le musée ouvre à 11H, je prends donc mon temps avant d’aller prendre le bus. J’opte pour un billet « heure non ouvrée » via l’application et il ne m’en coûtera que 21 NOK cette fois.
Durant le trajet jusqu’à l’université, les montagnes autour de la ville prendront une teinte orangée, signe que malgré le temps couvert, le soleil s’est bel et bien levé sur Tromsø.
Le Musée ouvrira dans quelques minutes, nous sommes seulement 2 à attendre pour le moment.

L’entrée coûte 130 NOK et comprend toutes les expositions sur les deux niveaux ainsi que le planétarium à l’étage. On me remet aussi une clé pour déposer mes affaires dans un casier, c’est vraiment super parce que je n’aurai pas voulu me trimballer mon gros blouson, écharpe, bonnet, etc durant toute la visite.

Il s’agit d’un musée complètement interactif où on peut toucher à tout. Sur le premier niveau, on y retrouve tout ce qui concerne les phénomènes météorologiques, on peut créer ses propres tornades, ou encore expérimenter de forts vents sur des skis. On a aussi toute une partie avec les animaux qu’on peut trouver dans l’Arctique.
Le sous-sol renferme quant à lui plein d’activités autour du corps humain. On peut y tester sa force, sa capacité à sauter et on y trouve même une roue pour libérer de l’électricité, on peut donc se prendre pour un hamster en cage ! Toutes les expériences sont expliquées, que ça soit par du texte ou des vidéos, toujours en Norvégien, en Sami et en Anglais.

Je m’amuse vraiment et je ne vois pas le temps passer. De plus, il y a très peu de monde c’est donc vraiment très agréable comme visite.

Je rejoins ensuite le planétarium situé à l’étage. On y trouve toute une exposition sur l’espace et bien entendu sur le phénomène des aurores boréales. Toutes les données des précédentes années sont enregistrées et on peut retrouver les prévisions des aurores sur les dates de notre choix.

L’étage intermédiaire renferme une vue panoramique sur la ville, mais la terrasse d’observation est complètement sous la neige, il n’est donc pas facile de s’y rendre.
Malgré la neige jusqu’aux genoux, j’en profite tout de même afin de photographier les lueurs roses du coucher de soleil.

Il n’est que 13H quand je termine ma visite, mais je voulais impérativement voir le film « Extreme Auroras » au planétarium, il me faut pour cela attendre 14H car la diffusion n’a pas lieu avant.
Je me pose dans la partie restauration du musée, déserte, pour patienter un peu.

A l’heure prévue, je remonte au planétarium. Nous sommes une quinzaine de personne à nous allonger dans ces fauteuils très confortables.
On nous indique que tout ce que nous allons voir, vient de Ole Salomonsen, photographe et vidéaste qui a parcouru la Norvège pour photographier les plus belles aurores boréales durant les 5 dernières années.  

Le film dure 30 minutes et était franchement magnifique. Voir ces énormes aurores boréales juste au-dessus de nos têtes avec ces magnifiques times laps me donne encore plus l’eau à la bouche. Tout est expliqué au fil des images, ce qui rend la vidéo vraiment très intéressante.
A la fin, on nous propose une vue sur les prévisions aurorales de ce soir, qui sont, comme je le savais, assez mauvaises.

Il est l’heure pour moi de repartir, après 3h dans ce musée des sciences. Je prends le bus en sens inverse et retrouve le centre de Tromsø, plongée dans la nuit. Il est 15H30, j’ai encore un peu le temps avant de partir rejoindre Chasing Lights pour une nouvelle nuit de chasse. Je suis très heureuse de repartir chasser avec eux 4 ans après.
Je récupère ma chambre à l’hôtel Scandic et vais me prendre à manger non loin de l’hôtel.
La rue Storgata est la rue idéale pour trouver de quoi dîner ou pour faire un peu de shopping, elle est toute illuminée pour les fêtes, on se croirait dans un film de Noël.

La neige tombe doucement, comme c’était prévu, je sens que la chasse de ce soir va nous amener sacrément loin car le ciel a l’air bouché partout dans le coin.

Sur la place de la cathédrale, je trouve une petite roulotte vendant des crêpes qui ont l’air très appétissantes. Un Français Perpignanais a fait son business ici et vend ses crêpes entre 6€ et 11€. Sacré business !

Mon repas avalé, je me prépare pour repartir. Trépied sur le dos, je retrouve rapidement les minibus de Chasing Lights à la gare routière. Le rendez-vous était à 17H45, je suis donc un peu en avance mais ça me donne l’occasion de retrouver cette belle équipe. On m’indique dans quel minibus monter pour la chasse de ce soir et je découvre que je suis avec Michiel, un belge. C’est très marrant de tomber à nouveau avec un guide Belge, tout comme il y a 4 ans. Nous échangeons un instant et je sens clairement que je vais à nouveau passer une super soirée. En 2019 j’avais opté pour le bus classique mais cette fois j’ai préféré le minibus, vu que j’ai davantage l’habitude de chasser en petit groupe à présent.

Je m’installe dans le minibus avec 7 autres personnes et nous prenons rapidement la route pour nous éloigner de la neige qui tombe.
Michiel se présente et nous explique le déroulement de la soirée. Les équipes de Chasing Lights passent de longs moments à étudier les cartes météo et le sens des vents, pour mettre toutes les chances de notre côté pour la chasse. Je n’ai jamais retrouvé une telle motivation et un tel sérieux nul part ailleurs.

Tout le ciel étant relativement couvert autour de Tromsø, nous allons rouler jusqu’à Skibotn où il est prévu que le ciel se dégage un peu vers 23H.
Skibotn est habituellement le village le plus sec de toute la Norvège du Nord, s’il y a une chance d’avoir un bout de ciel dégagé, ça sera là-bas.

Durant le trajet, nous aurons le droit à beaucoup d’explications sur le phénomène des aurores boréales, rien de nouveau pour moi, mais ce sont des explications toujours très appréciées par les passagers.
Nous faisons une petite pause au bout de 45 minutes de route, une station-service fera office de pause toilette, c’est aussi l’occasion de surveiller si les nuages se déplacent bien comme les prévisions l’indiquaient.
Nous ferons quelques stops permettant à Michiel d’aller regarder le ciel avec son appareil photo, afin d’être sûr que nous ne ratons rien en chemin, mais jusqu’à présent aucune activité n’est visible sous l’épaisse couche nuageuse.

Nous nous garons sur un petit emplacement et descendons à pied vers la plage. Le minibus dispose d’un coffre avec tout le nécessaire. Pour ceux qui le souhaitent, une combinaison est disponible ainsi que des chaussures, afin de pouvoir combattre le froid plus facilement.
Sur la plage, l’eau s’agite à côté de nous, la marée va monter, il faudra donc être vigilant. Le ciel est toujours très couvert et il neige toujours mais moins abondamment.

Michiel nous sert un bon chocolat chaud afin de nous réchauffer et nous faisons quelques photos face au fjord en cette nuit éclairée par une lune présente à 80%.

Nous lançons un feu de camp et nous asseyons tout autour sur des peaux de renne. C’est l’occasion d’échanger et d’en apprendre plus sur les aurores boréales pour ceux qui ne savaient pas d’où vient exactement cet extraordinaire phénomène. En guise de dîner, nous avons le droit à un sachet de nourriture déshydratée, qui sera très bonne une fois l’eau chaude ajoutée, mais aussi à quelques cookies.

Soudain alors qu’il fait noir et que seule la pleine lune nous éclaire, je vois quelque chose bouger dans la neige. Tout le monde se lève, terrorisés. En allumant ma lampe frontale, nous remarquons qu’il s’agit d’une souris, elle creusait des passages dans la neige. Cela a bien fait rire notre guide de nous voir ainsi paniquer !

A mesure que le temps passe, le ciel se découvre, on aperçoit enfin l’autre côté du fjord, et même les détails de la lune. Quelques constellations apparaissent, ainsi que la planète Jupiter, très visible aujourd’hui. La neige cesse enfin de nous tomber dessus, signe que les prévisions météos étaient bel et bien fiables.
Malgré tout ça, il est minuit et rien n’apparait dans le ciel. Nous décidons de plier bagage et de rentrer à Tromsø, nous avons plus de 2H de route à faire.

Durant tout le chemin, Michiel va continuer à scruter attentivement le ciel, à la recherche d’une aurore boréale, mais il n’en sera rien. Ce soir-là, quelques groupes réussiront à voir une petite arche dans un coin de ciel dégagé, mais rien de plus.

Il est 2H20 quand nous franchissons le pont qui mène au centre-ville de Tromsø. Nous sommes alors chacun déposés devant nos hôtels respectifs.
Je demande à Michiel s’il sera également mon guide demain, ce dernier me dit qu’il ne sait pas, mais qu’il peut faire en sorte que ça soit le cas. Chouette !

J’arrive enfin dans ma chambre, il est 2H30, je suis au bout du rouleau et je dois pourtant régler le réveil pour 7H. Demain, je vais passer la journée sur un bateau à travers les fjords afin d’aller observer les orques et les baleines ! La nuit va une fois de plus être courte !

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