Voyage en solo en Norvège [21.11.23 : Rennes & Aurores boréales dansantes]

Ce matin, réveil naturel à 9H30. J’avais prévu de me rendre à Sami Siida, une ferme de rennes où on peut y découvrir le mode de vie sami et partager un moment avec les animaux.
J’avais prévu d’y aller en bus car ce dernier passe à 5 minutes de là et dépose juste devant Sami Siida.
J’enfile mes vêtements les plus chauds et regagne l’extérieur, avec un froid toujours aussi mordant.
Le thermomètre affiche -14°C, on s’améliore, mais ça pique quand même.

Je rejoins l’arrêt de bus en traversant le centre-ville, il n’y aucune indication mais je fais confiance à Google Maps. Le bus doit passer à 10H47, mais après 10 minutes d’attente je ne vois toujours aucun bus à l’horizon. L’heure tourne, j’avais rendez-vous à 11H à Sami Siida, je ne peux pas attendre plus longtemps. Je fais donc appel à un taxi, toujours avec l’application Taxifix. Pour faire ces 8 minutes route, je devrai m’acquitter de 20€.

En voyant le taxi arriver devant l’entrée, un guide Sami habillé en tenue traditionnelle m’accueille. C’est lui qui va prendre le temps de me partager son mode de vie.

Nous entrons dans un tipi où sont rassemblés plein d’objets et de vêtements Sami. On m’explique tout sur leur difficile confection à la main, avec de la peau de renne. Même si j’ai déjà visité beaucoup d’endroits Sami en Finlande, en Suède et en Norvège, c’est toujours intéressant d’avoir une petite piqure de rappel sur ce peuple, qui dispose de terres reparties sur 4 pays différents avec leurs langues, leur drapeau et leurs coutumes.

Il est maintenant temps d’aller rencontrer les « collègues » de mon guide, comme il aime bien les appeler, c’est à dire, les rennes.

D’ici, nous avons une vue imprenable sur les montagnes des alentours et le ciel tout rose donne encore plus de magie à tout ça.

Nous partons tout d’abord effectuer un petit tour en traineau. Un renne tout blanc est sélectionné pour le tirer. Je fais connaissance avec ma jolie monture toute blanche avec ses grands bois.

A côté de son humain préféré, le renne se tient bien, tellement bien qu’on décide de me donner le cordon pour contrôler la bête. J’ai presque eu plus de sensations ici qu’avec les chiens d’hier ! Il faut dire que ça court sacrément vite ces bêtes là. C’était en tout cas très sympa et les paysages des alentours sont tellement merveilleux avec ce coucher de soleil qui n’en finit pas.

Nous allons maintenant pouvoir nourrir les bêtes et j’ai le temps de passer un moment avec chacune d’entre elle. Quelques bébés nés en Mai nous rejoignent, ils sont trop mignons. Malgré quelques selfies ratés avec mes amis les rennes, je passe un très bon moment.

Je sais à présent différencier les mâles des femmes grâce à leurs bois. Les mâles perdent leur bois avant l’hiver, contrairement aux femelles chez qui ça se passe bien après, donc ceux qui n’en n’ont pas actuellement, sont forcément des messieurs.

Après cette petite aventure, je suis conviée dans le restaurant attenant, où je retrouve un feu de camp. On me propose un gâteau et un thé, que j’accepte avec plaisir.
Je prends le temps de discuter avec mon guide Sami et de faire connaissance, alors que je me réchauffe petit à petit.

Il est l’heure pour moi de quitter ce joli lieu et de dire au revoir à mes amis les bêtes, mais aussi à mon guide qui fut bien agréable.

Je rappelle un taxi, et paye une nouvelle fois une course de 20€ en direction du centre de Alta. J’ai cru comprendre qu’il y avait de gros problèmes avec les bus dans le Finnmark actuellement, suite à un changement de compagnie. Ce n’est habituellement pas trop ça, mais alors en ce moment, c’est encore pire.

Il est 13H quand je suis déposée à nouveau devant le Scandic. Je profite d’être pas loin du centre commercial pour aller me chercher de quoi déjeuner car je commence à avoir faim. Je prends de quoi manger à emporter et regagne ma chambre, bien au chaud.

Je passerai une après-midi tranquille devant quelques vidéos, à rattraper un peu le retard dans mes récits et à sauvegarder mes photos. La luminosité disparait complètement à 14H, il fait à présent nuit noire.

En regardant l’application Aurora je constate que la carte apparait rouge ce soir, l’aurore risque donc d’être plutôt intense, et nous sommes déjà sur l’ovale actuellement. Je ne vois rien par la fenêtre mais je suis bien décidée à surveiller.

Sur les coups de 16h, une lueur m’intrigue dehors, il ne me faudra que quelques secondes pour comprendre qu’une aurore boréale me nargue juste devant ma fenêtre. Je me dépêche de m’habiller et descends, trépied à la main. Les quelques passants des alentours ont la tête rivée vers le ciel, mais il y a beaucoup trop de lumière pour obtenir une photo décente. Voilà qui me fait monter l’adrénaline pour ce soir.

Vu que je suis dehors, j’en profite pour aller jusqu’à l’office de tourisme pour aller y poster ma carte. Ils se chargeront d’aller à la poste demain, c’est une bonne alternative pour éviter de marcher dans le froid jusqu’à là-bas.
Lorsque je regagne ma chambre, il est 17H, c’est l’heure de manger un bout et de préparer les batteries pour ce soir. La soirée promet d’être exceptionnelle, j’espère vraiment que je ne vais pas être déçue après ce petit amuse-bouche.
Ce soir je ne chasse pas avec Glod, ils accueillent tout un navire de croisière et n’ont donc pas la possibilité de prendre des personnes extérieures. J’avais de ce fait, réservé mes deux prochaines excursions chez Paeskatun.

Il est 18H45 quand je descends rejoindre le hall de l’hôtel et en particulier l’ancienne entrée, située à l’arrière du bâtiment.

Un van aux couleurs de Paeskatun se gare et je fais connaissance avec mon guide pour la soirée. Il m’explique que nous serons que 3 avec lui ce soir, un deuxième van nous suivra avec 5 personnes à l’intérieur, soit un total de 8 personnes.
Je fais connaissance avec le couple d’Anglais qui m’accompagne, ils sont en croisière et repartent demain soir d’Alta. Ils espèrent bien voir des aurores boréales ce soir car depuis le bateau avec toute les lumières autour, ce n’est forcément pas évident.

En chemin, on m’indique qu’il est possible que la chasse de demain soit annulée en raison des conditions météos, il y a une alerte tempête sur tout le Finnmark et cela va commencer dès cette nuit. Le ciel est pour l’instant toujours aussi dégagé et nous remarquons un début d’activité par la fenêtre durant tout le trajet. Ça commence bien !

Nous roulons une vingtaine de minute jusqu’à rejoindre leur QG, situé dans la montagne. Ici, nous allons pouvoir faire un dernier passage aux toilettes et nous équiper en vêtement grand froid pour ceux qui en ont besoin. Il ne fait que -8°C ce soir mais la température peut vite baisser suivant où on se rend.

Nous faisons connaissance avec Ellinor, qui nous fait signer quelques papiers, puis nous sommes fins prêts à prendre la route.
Paeskatun propose des excursions safari pour chasser les aurores, mais aussi des soirées statiques autour d’un feu de camp directement à leur QG, à guetter les aurores boréales.

Ce soir les conditions sont idéales et les aurores s’activent déjà au-dessus de nos têtes. La soirée ne va donc pas être trop compliquée, il suffira juste de trouver un joli coin où se poser.

Notre chauffeur et guide de ce soir nous raconte que nous allons nous rendre au bord d’un fjord en longeant la côte. Les deux vans se suivent mais on nous précise que si quelque chose de gros se passe, nous pouvons nous arrêter, nous avons tout de même une part d’autonomie.
L’aurore de route avant de nous garer sur le bas-côté.
Le site choisi est joli mais clairement inapproprié, il y a de grands lampadaires juste derrière nous.

Le deuxième guide (qui avait décidé de l’emplacement) descend du van et est aussi surpris que moi.
Habituellement, ces lumières ne sont pas allumées, raison pour laquelle il aimait bien venir ici. Malgré cela, nous nous installons un moment, face à un vent glacial, pour prendre quelques photos de cette aurore naissante.
Malheureusement, la lumière rend la prise de photo catastrophique. J’ai l’impression que nous perdons du temps à rester là.
Devant le peu d’entrain du groupe, le guide principal donne l’ordre de décamper. Enfin une bonne décision de prise !

Nous reprenons le chemin en direction cette fois de Talvik. Sur la route, plus nous avançons et plus le vent fait son apparition, il soulève la neige du sol, nous laissant parfois dans de grands brouillards blancs.
Alors que nous arrivons pas loin du but, l’aurore commence à prendre de plus en plus de place dans le ciel, je fais signe à notre guide qui constate par lui-même qu’il va falloir trouver un endroit où s’arrêter, et vite.
A peine le moteur arrêté, je saute de la voiture, trépied à la main. Cet endroit est beaucoup mieux, il n’y a pas une seule lumière à l’horizon et nous avons une vue dégagée sur le nord. Nous avons dépassé la ville de Talvik et sommes sur la route en direction des fjords.

Le deuxième van nous rejoint rapidement, assez content de ce nouveau lieu. En revanche le froid est mordant, il fait -8°C mais le ressenti est à présent de -17°C. Nous n’avons aucun abris possible au bord de cette route, les conditions sont vraiment difficiles ce soir.

Heureusement, le froid est (presque) rapidement oublié quand on voit que l’aurore se réveille et devient de plus en plus intense. Elle bouge légèrement au début puis jaillit de l’autre côté de la montagne, recouvrant entièrement le ciel.

Notre guide nous propose de poser chacun notre tour devant l’aurore, mais ses photos seront très hésitantes et plutôt ratées et mal cadrées. Il me demandera même des conseils… le monde à l’envers !
Il y a tellement de vent que je dois tenir mon trépied pour ne pas qu’il s’envole, et mes photos se retrouvent de ce fait, parfois floues.
Le spectacle a l’œil nu est saisissant, on y voit des pointes de rose et d’immenses trainées vertes qui ne cessent d’évoluer. A un certain moment le ciel sera envahi de lignées vertes qui nous offrirons une magnifique danse. Le clou du spectacle est là et il n’est que 21H30. Je suis ravie.

Alors que l’autre partie du groupe a froid et préfère rentrer à l’issue de cette ultime explosion, on me dit que nous pouvons encore rester un peu ou trouver un autre endroit sur le chemin du retour. Malgré ce froid mordant et ce vent horrible, je trouve qu’il est encore beaucoup trop tôt pour plier bagage. Nous resterons donc encore un peu à profiter de cette aurore qui n’en finit pas de jouer avec nous.

Lorsqu’on pense le spectacle terminé, il recommence de plus belle quelques minutes après. Le vent rend vraiment la chose très difficile, parfois il est impossible de lever la tête, tellement nous sommes envahis par la neige qui vole dans tous les sens.
Nous décidons à notre tour de plier bagage et de reprendre la route en direction d’Alta. Nous avons 40 minutes de trajet, alors nous surveillons attentivement l’évolution de l’aurore. Au bout d’à peine 10 minutes de route, l’aurore réapparait de plus en plus brillante. Le guide est d’accord pour s’arrêter, et nous sortons donc tous les deux profiter une dernière fois du spectacle.

Il est 23H, l’intensité diminue à nouveau, nous décidons de plier. Cet arrêt était bien plus agréable que le précédent.

En chemin de retour vers Alta, nous discutons du bateau de croisière sur lequel le couple Anglais passe son séjour. Je suis curieuse de voir à quoi il ressemble, on me propose alors de passer au port en premier afin que je puisse voir le paquebot d’un peu plus près. Le bateau est effectivement d’une taille conséquente avec ses 2000 occupants. Nous laissons nos amis Anglais et nous nous dirigeons à présent vers le centre-ville. Je suis déposée devant mon hôtel, toujours dans l’incertitude de savoir si la chasse de demain est maintenue ou pas.

Il n’est pas encore minuit lorsque j’arrive dans ma chambre. Par la fenêtre, j’aperçois toujours les aurores aller et venir jusqu’à tard. On peut dire qu’il y a eu un sacré spectacle aujourd’hui !

Je dois dire que je regrette un peu l’organisation de Paeskatun qui nous a fait perdre du temps dans un endroit éclairé, sans avoir vérifié au préalable. Le deuxième arrêt était plus correct mais le vent a fait qu’il était difficile de profiter du spectacle ce soir là. A peine plus loin derrière le fjord, nous avons trouvé des conditions beaucoup plus clémentes. Je suis également assez déçue des photos reçues, heureusement que j’ai les miennes car il ne faut pas compter sur celles promises. En résumé, même si j’ai passé une bonne soirée à profiter de ces superbes aurores dansantes, je ne recommande pas cette agence pour les chasseurs expérimentés.

Je me couche rapidement après cette jolie soirée, alors que j’entends le vent s’intensifier et faire vibrer les fenêtres.

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