Voyage en solo au Svalbard [28.02.24 : Chien de traineau et North Pole Expedition Museum]

Il est 7H15 quand le réveil sonne ce matin. Il fait nuit dehors mais pour ma part c’est l’heure de me préparer pour une nouvelle journée.
Aujourd’hui, j’ai une excursion avec Greendogs Svalbard pour aller faire du chien de traineau.

Je me prépare avec moins d’épaisseurs que les jours précédents car il fait beaucoup moins froid, en revanche il neige et il n’est pas prévu que cela s’arrête de la matinée.

Pile à l’heure, notre guide vient nous chercher à l’aide d’un mini van qui semble dater d’une autre époque. Nous sommes 6 à prendre part à cette excursion aujourd’hui, nous faisons donc tous connaissance durant le trajet qui nous mène chez Greendogs. Nous sommes amenés à Bolterdalen, à quelques kilomètres de Longyearbyen, c’est là-bas qu’est installée Greendogs Svalbard.

Nous arrivons sur place et passons tout d’abord au vestiaire. Nous avons à disposition une combinaison, des bottes, un tour de cou et des moufles. Les moufles sont attachés avec des fils qu’on passe autour du cou sous la combinaison, c’est très pratique pour pouvoir sans séparer sans les égarer.

Une fois tout le monde prêt, notre musher nous explique à présent comment va se dérouler le tour. Il s’agit d’une boucle de 12km, nous allons être sur 3 traineaux à nous suivre. Elle nous détaille les différentes règles de sécurité, l’encre, l’utilisation de la corde de secours, etc.

En traversant tout le chenil, nous avons l’opportunité d’aller saluer les chiens, ils sont très joueurs et plein d’affection. A noter qu’ils disposent tous d’une niche où se mettre à l’abri mais comme tous les huskies, ils préfèrent largement rester au contact de la neige. Ce qui me fend un peu le cœur, comme toujours, c’est de les voir attachés.

Vu que conduire le traineau est un peu trop physique pour mon dos, j’opte pour une place de passager, comme je le fais toujours. Je serai donc sur le traineau de la guide avec John, un Anglais avec qui je fais connaissance.
Les autres groupes auront l’opportunité d’alterner entre musher et passager, John et moi voulons juste essayer un instant histoire de, mais sans que cela ne dure trop longtemps.

Avant le départ, nous devons atteler le traineau. On nous confie la mission de tenir les chiens et les installer à la bonne position pour les préparer. Je prendrai soin de Nikky, une femelle leader, souvent placée en tête de l’attelage

Après quelques explications supplémentaires, nous prenons place avec John sur le traineau de notre guide.

Nous traversons toute la vallée, les paysages sont très beaux malgré que le temps ne soit pas au beau fixe, et pendant ce temps nous profitons du calme de la nature Arctique.

Lors d’un arrêt, je décide de m’essayer à la conduite. Les pieds sur le stop, me voici prête à lancer l’attelage. La position n’est pas idéale pour moi, je m’en rends bien compte, mais ce n’est pas quelque chose de compliqué et c’est au final plutôt sympa.
John s’essaye aussi et fait le même constat, c’est sympa pendant quelques minutes, mais nous préférons profiter en tant que passager.

Lors de la montée sur de grosses collines, l’un de nous devra descendre afin de soulager un peu le poids du traineau. Ce n’est pas le plus agréable que de monter la colline à pied en regardant le traineau nous passer devant, je dois l’avouer.

Il neige à gros flocon et avec le vent occasionné par la vitesse du traineau c’est un peu comme si nous étions dans une tempête de neige. Ça me rappelle mon premier tour en chien de traineau à Tromsø où les conditions étaient encore pire ! La vue est toute blanche autour de nous, du sol au plafond, on se croirait dans un grand nuage.

Nous demandons à notre musher quelques informations sur les chiens qui nous tirent ce matin. Ils sont âgés de 4 à 9 ans avec une alternance de femelle et de mâle dans l’attelage. Une fois qu’ils ont atteint la retraite à 9 ans, ils sont adoptés par des familles et reprennent une vie de chien plus tranquille, sachant que cela reste des Huskies et qu’ils ont tout de même un besoin naturel de courir. Ici, on ne trouve que des huskies Greenlandic, ce qui différent des Alaskan et des Siberian que j’avais pu voir ailleurs.

Tantôt la neige est profonde, tantôt le chemin est plus dégagé et plat, mais peu importe les conditions, les chiens courent toujours aussi vite.
Nous ferons quelques arrêts pour vérifier que tout le monde parvient bien à suivre et à chaque arrêt, les chiens s’impatientent, ils n’ont qu’une envie, repartir rapidement.

Nous croiserons un renne qui sera très curieux de nous voir passer par là, il est très mignon avec ses petites pattes miniatures.

Le tour se termine et nous sommes tous réquisitionnés pour aider à ramener les chiens dans leurs abris. Rien de compliqué sur le papier, il suffit de lire les noms sur les écriteaux et de guider le chien au bon endroit pour l’attacher à la bonne niche. Sauf qu’en réalité ce n’est pas si simple. Certains ont encore envie de courir et ne nous simplifient pas les choses. Ce n’est pas évident pour moi qui abandonne la tâche avec un chien qui me tirait vraiment trop le bras. On me confiera alors un chien moins énergique, mais j’avoue que j’avais juste envie d’aller me réchauffer.

Je conseillerai donc cette excursion à ceux qui ont vraiment envie de s’impliquer du début à la fin, et qui peuvent physiquement gérer des chiens sur-excités. Ici, ce n’est pas qu’une balade de santé, il faut aussi mettre la main à la pâte !

Une fois tous les chiens de retour au bercail, nous avons le temps de passer un moment avec chacun d’entre eux, leur donner quelques câlins et les remercier pour cette jolie balade.

Nous repassons ensuite au vestiaire pour nous rhabiller et notre guide nous invite rapidement à remonter en voiture. Nous allons regagner leur deuxième QG situé plus haut sur la montagne pour y partager une boisson chaude.

Quelques minutes plus tard, nous sommes accueillis dans un petit chalet en bois où thé, café et chocolat chaud nous attendent. Nous savourons quelques cookies et mêmes des gaufres faites maison. L’ambiance est bonne dans ce groupe, nous discutons tous ensemble de notre jolie matinée et de nos précédentes expériences.

Notre guide s’absente quelques minutes et revient avec 3 chiots dans les bras. Tout le monde est sous le charme, ils ont à peine 3 semaines et sont tellement craquant qu’il est difficile de rester insensibles.

Les chiots sont adorables et se blottissent tout de suite au creux de nos bras. Nous resterons un petit moment à les câliner, ils semblent apaisés et de notre côté aussi, caresser une petite boule de poil est le remède à tous les maux.

C’est l’heure des aux revoir avec ces petits chiots, ce qui me brise le cœur. Nous passons voir sa maman afin de lui redonner ses bébés, c’est une scène vraiment trop mignonne.

Nous reprenons à présent place dans la voiture pour revenir à Longyearbyen. La neige tombe toujours délicatement et il ne fait pas froid en dehors du vent.

Il est 12H15 lorsque nous sommes déposés devant le Radisson. Une fois mon déjeuner avalé je décide de me rendre au North Pole Museum, le deuxième musée de Longyearbyen. C’est une suite logique du Polar Museum de Tromsø que j’avais visité en 2019.

En sortant je me rends compte que le ciel s’est subitement dégagé et qu’il y a à présent quelques éclaircies, ce qui va quelque peu changer mon plan initial. J’en viens même à me demander si je ne réserverai pas une chasse ce soir.

En descendant plus près du fjord pour rejoindre le musée j’aperçois un chemin permettant d’aller au plus près de l’eau. Je ne peux pas m’empêcher de m’y rendre, la vue à l’air incroyable.
De gros iceberg se retrouvent sur la jetée, on se croirait au Jokulsarlon lagoon en Islande mais en mille fois plus grand.
L’eau couleur turquoise vient se déverser sur la neige qui borde le fjord, et au fond, les grands glaciers nous font face. Le paysage est vraiment à couper le souffle.

Je rencontre une autre âme solitaire sur place, elle vient d’Écosse et elle est comme moi, passionnée par l’Arctique. J’ai l’impression que tous les gens avec lesquels j’échange ici, ont déjà fait leurs armes ailleurs avant de venir au Svalbard.

Nous discutons un instant et profitons de la beauté de ce lieu si magique.

Après une petite heure passée ici, j’entreprends de quitter ma nouvelle amie et pars cette fois rejoindre le musée.
Le North Pole Expedition Museum est situé juste derrière le Svalbard Museum. Il retrace toute l’histoire des premiers Hommes qui ont eu l’idée de rejoindre le Pole Nord et les moyens qu’ils ont mis en place pour y parvenir.

Dès l’entrée dans le musée, il est comme partout demandé de retirer ses chaussures et de déposer ses affaires. Ici, des crocks sont disponibles pour éviter de marcher pieds nus (rho mince, j’adore ça moi !).
La visite coûte 150 NOK (13.10€), mais avec ce billet, il est possible de venir durant 3 jours. Vu la taille du musée, j’ai un peu du mal à comprendre pourquoi cela a été mis en place car il est relativement petit.
Le rez de chaussé se concentre sur les échecs alors que le premier étage lui, montre les différentes expéditions qui ont permis de rejoindre cette terre éloignée.

Il y a quelques vidéos et beaucoup d’objets de l’époque, mais je trouve la visite assez rapide malgré tout.

Cela fait 45 minutes que je parcours ce musée, il est l’heure pour moi de quitter les lieux. Une petite boutique souvenirs près de l’entrée expose quelques livres, dont certains en Français, mais je ne craquerai pas.

Il y a un vent à décorner un bœuf dehors, le chemin pour rentrer à l’hôtel sera comme hier, assez pénible.

Il est 16H quand je suis de retour dans ma chambre. Dehors, le ciel s’est couvert de nouveau, je ne réserverai donc pas de chasse pour ce soir.
Après un petit coup de fil à ma famille, je prends le temps de me poser sur mon ordi.

Ce soir, comme hier soir, j’irai me chercher à manger au restaurant situé dans le hall de l’hôtel.

Je passerai de nouveau ma soirée tranquille au chaud. Demain, de nouvelles aventures m’attendent.

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