Voyage en solo au Svalbard [26.02.24 : Visite de Longyearbyen et mine de charbon]

Ce matin, réveil à 9H, il y a peu de luminosité qui passe à travers la fenêtre, le temps ne doit pas être au beau fixe malgré ce qui était annoncé. Effectivement en ouvrant le rideau, je vois qu’il neige délicatement.

Je me prépare tranquillement car mon rendez-vous n’est qu’à 10H. Mon excursion de ce matin est un tour en minibus dans les alentours, avec plusieurs arrêts photos. Je trouvais que c’était une bonne façon de voir l’essentiel de Longyearbyen.

A 10H pile, le chauffeur gare son minibus devant l’hôtel. Il s’agit du même homme qui conduisait hier la navette aéroport qui se présente à nous. Il a été guide pendant un bon nombre d’années sur des croisières entre Cap Nord, le Svalbard et Tromsø, et à présent il est à son compte et basé ici à Longyearbyen.
Nous ne sommes que 8 à bord, nous avons donc largement la place pour nous étaler.

A peine le départ pris, nous voyons quelques rennes le long de la route, c’est décidé, nous ferons notre premier arrêt ici afin d’aller les voir de plus près. Il y en a un qui a littéralement la tête dans la neige, à la recherche de nourriture, il est vraiment trop mignon.

Durant le trajet, notre guide nous fournira beaucoup d’explications sur les différents bâtiments que nous croiserons. Nous nous arrêtons plusieurs fois pour faire des photos de ces incroyables paysages.

Nous passons devant quelques écoles qui accueillent des élèves jusqu’à leur majorité, ici au Svalbard. Pour poursuivre ses études par la suite, il y a aussi l’université du Svalbard avec plus de 400 élèves hébergés dans des logements attenants.

Nous arrivons ensuite devant l’église de la ville, nous avons l’opportunité d’aller la visiter si nous le souhaitons. La visite est gratuite, et comme partout au Svalbard, il faut se déchausser avant d’entrer.

L’église accueille à l’étage un petit salon de thé où on peut se servir et se poser à une table en bois. Au fond, l’autel se dresse. Tout est très coloré, et Jesus est représenté différemment de chez nous, cheveux courts, et beaucoup plus jeune. C’est très surprenant !

Non loin de l’église, on peut apercevoir un petit cimetière, séquelle de la grippe espagnole.
Face à la ville, une estrade en bois se dresse, il s’agit des vestiges de l’ancien hôpital. C’est ici que les enfants viennent danser pour fêter le retour du soleil en ville. Cela est prévu pour le 8 Mars, la semaine prochaine. Actuellement même s’il y a de la luminosité plusieurs heures par jour, grâce à la fin de la nuit polaire, le soleil ne se lève pas encore assez haut pour toucher la ville de Longyearbyen, entourée de glaciers et de montagnes, il va encore falloir attendre 10 jours.

Nous longeons ensuite les mines et arrivons au très célèbre panneau avertissant de la présence d’ours polaire. Ce panneau est une véritable icône du Svalbard, c’est vraiment chouette de pouvoir s’arrêter ici l’espace d’un instant pour immortaliser ça.

Nous ferons ensuite plusieurs arrêts le long de la route, les immenses glaciers nous font face et de l’autre côté, les rennes vivent leur vie, en totale liberté. Quel paysage de carte postale ! Il faut savoir que 60% de l’archipel des Svalbard est composé de glacier, ce qui est énorme.

Notre dernier arrêt se fera au très célèbre Global Seed Vault. Il s’agit de la réserve mondiale de semences. Les semences du monde entier sont conservées ici, sous la montagne, au cas où il arrive quelque chose aux banques nationales, et cela vaut même pour la Corée du Nord.

S’il n’est pas possible de visiter l’endroit (on comprend largement pourquoi c’est très protégé), une petite exposition extérieure permet de découvrir quelques images de l’intérieur. Nous nous sommes tout de même tous rendu jusqu’à la porte du coffre afin de lui tendre un baiser. Une légende raconte que cela porte chance, je me suis donc exécutée.  

Nous sommes au sommet de la montagne où se trouve la mine n°3 et face à nous la vue est à couper le souffle, les glaciers en fond, l’océan arctique au premier plan, malgré le temps grisâtre, le panorama est très chouette.

Après cette jolie matinée de visites, nous revenons sur nos pas en direction du centre-ville.

A midi pile, me voilà revenue devant le Radisson. J’ai tout juste 1H avant ma prochaine activité, je prends donc ce temps là pour déjeuner.
Peu avant 13H, c’est déjà l’heure pour moi de redescendre dans le lobby pour mon excursion à la mine n°3. Un petit van vient me récupérer avec 2 autres passagers à bord.

Le Svalbard est réputé pour toutes ses mines de charbon, dont la n°7 qui est toujours en activité. Beaucoup de mines se sont effondrées depuis et la mine n°3 est la seule qu’il est possible de visiter.
Nous prenons donc la route jusqu’à la mine n°3 située en hauteur sur la montagne (la mine étant à l’intérieur de cette dernière). Nous repassons à nouveau près du Seed Vault, l’entrée de la mine étant située juste à côté.

Notre groupe de 8 personnes est accueilli par la guide de la mine qui va nous donner toutes les informations avant de nous emmener dans la mine.
A l’aide d’une carte, elle nous montre les 8 mines présentent à Longyearbyen, tout en mentionnant aussi la base russe de Pyramiden.

Nous avons toutes les explications et l’historique retraçant la présence de ces mines à charbon ici dans l’Arctique. Tout a commencé en 1899 où un petit malin a eu l’idée de ramener du charbon du Svalbard, pour le vendre à Tromsø. Quelques années après, c’était l’ouverture de la cité minière, les 8 mines ont ouverts peu après et ont été exploitées de fond en comble et coûte que coûte.

Dans la salle de repos où nous avons le briefing, tout est d’origine, on y trouve encore le tableau mentionnant le nombre de blessés et de décès qu’il y a eu dans l’année.
Pour terminer, une vidéo de 15 minutes nous est diffusée, elle montre toute la vie des mineurs de l’époque, à l’intérieur de la mine.

La guide nous indique que tout ce que nous allons voir est d’origine, ce n’est pas un musée, rien n’a été touché, juste sécurisé afin de permettre les visites.

Nous nous équipons tous d’un casque et d’une lampe frontale et partons à présent dans la mine. Ceux qui désirent tenter de ramper tout comme les mineurs le faisaient à l’époque peuvent s’équiper d’une combinaison afin de ne pas se salir. Nous n’aurons qu’un seul courageux dans le groupe.

Notre guide nous offre la possibilité de ramener du charbon en souvenir, des petits sacs sont à disposition sur la table à cet effet.
Nous partons maintenant en direction de la mine, nous sommes avertis que l’aller va être plus simple que le retour en raison d’une légère pente.
La visite commence par quelques expositions de machines d’origine. Nous voyons vraiment que tout a été laissé en plan et que personne n’est revenu du jour au lendemain. Il reste même un pot de miel de l’époque dans la pièce de repos.

Nous suivons à présent les traces des anciens rails où circulaient les wagons. Il fait tout noir et seule la lumière de nos frontales nous permet d’éclairer le chemin.

La guide s’arrête à plusieurs reprises pour nous donner diverses anecdotes sur la vie de la mine, c’est vraiment très intéressant, nous apprenons vraiment beaucoup de choses et le rythme du groupe est plutôt bon.

Nous avons l’occasion de voir plusieurs machines utilisées dans le temps, dont la plupart que nous avions pu voir en fonctionnement dans la vidéo précédemment montrée.
Nous arrivons devant le stockage original du tout premier Seed Vault, il y a actuellement de l’orge qui y est conservé. Au moins si la fin du monde arrive, on sait où va la priorité !
On peut également retrouver un espace de stockage utilisé par un grand nombre de pays afin d’y sauvegarder des informations cruciales sur leur histoire et leur culture.

Afin de nous rendre compte du silence et du noir qui règne, la guide nous propose d’éteindre nos lampes le temps d’une minute, tout en ayant pris le soin de vérifier que personne n’avait peur du noir. Nous faisons le silence pendant quelques secondes, c’est vraiment flippant de se retrouver là, dans le noir et dans le silence, heureusement que l’expérience n’a pas trop duré.

C’est ici que nous pouvons nous servir un peu de charbon afin de ramener un souvenir de cette visite, c’est assez marrant comme souvenir !

Le courageux du groupe ayant décidé de ramper dans un bout de la mine a l’occasion de tester peu après. Il en ressortira tout sale au bout de quelques secondes. Pour ma part, je me contente juste de grimper via l’échelle pour jeter un coup d’œil. C’est vraiment fou de se dire que des dizaines de personnes passaient toutes leurs journées ici accroupis.

Sur le chemin du retour, on nous montre un fromage stocké ici, par -10°C. Certains ont eu l’idée de créer le fromage le plus au nord du monde. Le résultat est assez curieux et très moisi mais c’est assez insolite à voir.

C’est l’heure de rentrer, la visite touche à sa fin. Nous parcourons les 800m dans le centre inverse et c’est vrai que la montée est un peu plus pénible. La visite se termine par le tour de plusieurs véhicules qui servaient pour les secours à l’époque.

J’avais déposé mon sac dans la salle de repos afin de ne pas être encombrée, je le récupère donc avant d’aller faire quelques photos de l’extérieur. Le ciel s’est dégagé, la luminosité est magnifique.

Sur le chemin du retour, j’échange quelques mots avec la guide qui me demande quelles sont mes prochaines activités prévues au Svalbard. Je la remercie vivement pour cette visite, je n’avais jamais visité de mine auparavant et cette expérience était vraiment intéressante. J’y ai appris plein de choses, je vous conseille vraiment d’aller faire cette visite.

Il est pile poil 16H quand on me dépose devant le Radisson Blu. La couleur du ciel n’est pas aussi belle qu’hier, mais il y a tout de même quelques trainées roses à nouveau. La magie du mois de février !

Vu qu’il est encore tôt, je regagne la rue du centre-ville. Je n’ai toujours pas pu aller faire un tour à l’office du tourisme car il ferme à 16H mais j’aurai davantage de temps demain.
Le froid me gifle les joues, il ne fait que -16°C, mais j’ai l’impression qu’il fait plus froid que ça. Je décide donc de faire demi-tour pour rentrer à l’hôtel.

A peine posée dans ma chambre, je reçois un appel de Hikmet m’indiquant qu’ils sont dans l’obligation d’annuler la chasse de ce soir car ils ont eu un accident en motoneige. Le guide est un peu secoué, le motoneige se trouve dans un ravin et le conducteur à l’hôpital. Voilà qui n’est pas rassurant. Il propose soit de me rembourser, soit de me permettre de faire la sortie de demain en motoneige au lieu de la sortie en voiture. J’opte pour le remboursement, il en profite pour me conseiller de réserver chez Hurtigruten pour la sortie en snowcat de ce soir, ce que je comptais bien faire. Il prend la peine de vérifier qu’ils ont toujours de la dispo et me propose même de m’envoyer le lien, mais ce n’est pas la peine, j’avais déjà enregistré leur site au cas où. Il ne sait pas me dire si la sortie de demain pourra avoir lieu, mais il me tiendra au courant. Je vais vous avouer que ça m’arrange si elle est annulée car la météo demain noir ne sera vraiment pas bonne.

Je réserve donc rapidement mon excursion de ce soir avec Hurtigruten, le rendez-vous n’est fixé qu’à 20H alors j’ai largement le temps. Ici, pas de pickup dans les différents hôtels mais un seul point de rendez-vous prévu au Radisson Blu Polar, ça tombe bien, c’est là où je suis.
J’ai bien mérité un peu de temps tranquille dans ma chambre, j’ai pas mal de retard dans mon récit et j’aurai bien besoin de ce temps pour me réchauffer un peu.

Peu avant 20H je descends au lobby et trouve près de 20 personnes qui attendent. Assez étonnée par la taille de ce groupe, je ne sais pas trop à quoi m’attendre avec ce tour.
Quelques minutes après j’aperçois finalement l’engin approcher. Il s’agit d’un drôle de véhicule, capable de rouler dans de la poudreuse et donc de quitter les routes pour s’aventurer dans des contrées habituellement inaccessibles. Les guides de ce soir seront deux demoiselles, elles se présentent à nous puis nous prenons place. Nous serons 16 à l’arrière dans le grand conteneur tracté, et 4 autres personnes pourront s’assoir à l’avant.

Nous prenons la route, tout d’abord en restant sur le goudron, et nous ferons un premier stop au panneau de sortie de la ville. J’ai déjà vu le panneau ce matin mais c’est toujours sympa pour ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de s’y arrêter. C’est aussi le moment pour les guides de se présenter un peu plus. On nous raconte que si d’habitude les panneaux d’animaux ont un fond blanc et représentent l’animal en noir, le Svalbard a décidé qu’il n’y avait pas d’ours noirs ici, que des ours blancs. Ils devaient donc être représentés comme ça sur les panneaux. Le Svalbard a donc fait changer les règles du gouvernement Norvégien pour autoriser ce type de panneaux. Une anecdote assez marrante.

Nous reprenons la route et nous aventurons à présent au cœur de Adventdalen, au milieu de la vallée où nous nous arrêterons à plusieurs reprises. Le ciel sera toujours aussi dégagé et les paysages vraiment somptueux mais aucun signe d’aurore boréale à l’horizon. Le trajet en snowcat bouge pas mal à certains moments, mais c’est une belle expérience à tester.
Nous levons les yeux au ciel à plusieurs reprises et surveillons le sud. C’est bien la première fois de ma vie que j’entends ça, il n’y a vraiment qu’au Svalbard qu’on peut dire ça car habituellement, on contrôle le nord lorsqu’on chasse les aurores boréales.

Malheureusement, ce soir aucune aurore ne fera d’apparition. Les deux guides ne cherchaient pas plus que ça à nous faire attendre à un endroit sympa, nous avons juste cumulé les points de vues. Je pense qu’elles savaient autant que moi que l’ovale de ce soir passait une fois de plus bien en dessous du Svalbard.
J’ai malgré tout pu faire à nouveau de superbes clichés des environs, en pleine nuit, au milieu de nulle part.

Nous ferons un petit arrêt près de rennes qui dormaient, cela donnera l’opportunité à notre guide de nous expliquer pourquoi l’espèce présente au Svalbard et si différente de celle qu’on trouve plus communément sur le continent. Ce sont des rennes avec des pattes très courtes, voilà pourquoi j’avais l’impression de ne voir que des bébés depuis mon arrivée ici, ce sont en fait des adultes, mais courts sur pattes haha

Une petite pente de verglas fera l’attraction de certain qui s’amuseront à glisser dessus, on ne voit pas très bien car il fait nuit noire, mais la glace est normalement très pure et transparente en dessous.
Le froid ce soir est vraiment terrible, même si -18°C s’affichent sur mon téléphone avec un ressenti de -22°C. J’ai l’impression que c’est vraiment pire que ça en raison d’une petite brise qui vient me brûler le visage.

Pour notre dernier stop, nous nous rendons près d’une petite cabine au beau milieu de la vallée. Un feu de camp est lancé, idéal pour nous réchauffer lors de cette nuit frigorifique. Bien entendu, c’est un verre de black currant bien chaud qu’on nous sert une fois de plus accompagné de quelques cookies.

En discutant avec une des guides elle m’informe qu’elle fera partie de l’équipe qui fait l’excursion à la grotte de glace demain. Nous nous reverrons donc demain matin.
Après quelques dernières photos, il est l’heure de partir. Le retour sera tout aussi mouvementé que l’aller, on peut dire que c’est assez spécial le snowcat !

Il est 23H lorsque nous sommes déposés devant le Radisson. Je suis frigorifiée !
Finalement je trouverai un message de Snowfox Travel pour m’avertir que la sortie de demain est également annulée. On me signale également que le temps ne sera pas de la partie comme je m’en doutais. Ma soirée de demain sera donc plus calme.
Je passerai une bonne nuit à tenter de me réchauffer. Je sais que les températures dans les jours à venir seront bien plus clémentes donc le plus « dur » est passé !

Vous aimerez aussi...